La Charte éthique du voyageur



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Lettre ouverte aux voyageurs

Namasté,

Ami voyageur qui lira ces simples réflexions sur le chemin...

Nous sommes tous des "individus" et à ce titre, notre façon de voyager est propre à chacun.
Je n'écris pas ces lignes pour donner de leçons, nous nous baladons dans la vie et de part le monde avec "ce que nous sommes", à ce titre, on fait "ce que l'on peut", pas toujours ce que l'on voudrait...
La curiosité nous pousse à aller voir "ailleurs", et revenir l'appareil photo rempli à raz-bord de belles images que l'on a hâte de partager ! Mieux encore, raconter nos découvertes et nos expériences !!!... Nous sommes tous pareils, je crois...?
J'ai bien envie de rajouter, que le plus difficile est, peut-être, de revenir " changé" !
Mais reprenons par le commencement : partir.
Un jour je lisais dans un magasine de voyage à pieds, un article sur ce vaste sujet du "partir"; pour le journaliste en question, nous étions vraiment "partis", le jour où nous voyagions sans notre paquet de Kleenex dans la poche... J'avoue que je suis assez d'accord, mais je n'ai pas encore atteint ce degré de dépouillement, même si je m'y entraîne régulièrement !!
Ce petit paquet de papier est très symbolique de la difficulté à "être autrement", "ailleurs", loin de nos habitudes, de nos savoirs, de nos convictions, disons en résumé, de nos "conditionnements".

"Il ne faut pas comprendre, il faut perdre connaissance." écrivait Paul Claudel, cité par Bernard Giraudeau, grand voyageur, expliquant cette phrase ainsi :" C'est valable partout. Perdre connaissance, c'est apprendre à être "poreux"; c'est recevoir sans préjugés, le regard et l'écoute vierges. C'est un éloge de la différence, de l'humanisme."
Pour moi, " TOUT" est dit, et la tâche est ardue !!!

Il ne suffit pas de promener en bandoulière nos bons sentiments assortis de nos bonnes volontés, ils peuvent "aussi", faire quelques dégâts !
Attention de ne pas juger trop hâtivement des comportements que nous pensons archaïques, désuets, voire cruels ou aberrants, car ils ont une logique là où ils sont pratiqués.
En voici un exemple simple : j'ai passé plusieurs mois dans un orphelinat de Katmandou, donnant un coup de main aux 'Didis" qui s'occupaient de 17 à 20 bébés en moyenne, jour et nuit.
Une jeune française, bénévole de passage comme moi, s'acharnait à vouloir changer les vêtements des enfants tous les jours ou presque, comportement contraire à ces dames népalaises, et pour cause ! Les Didis lavaient tout à la main, y compris les bouts de chiffons qui servaient de couches aux bébés, hormis les plus souillés qu'elles mettaient au lave-linge...
Certes, avec notre regard d'occidentales, nous pouvions trouver les petits relativement sales, mais au Népal personne n'a l'habitude de changer ses fringues chaque jour, d'autant que l'eau courante est un luxe réservé à moins de 50% de la population de Katmandou !
Je pourrais ainsi vous citer de nombreux exemples qui montrent à quel point apprendre à "être poreux" est essentiel pour débuter un début de transformation en soi, afin de devenir cet "autre" voyageur, en toute humilité, dans le respect, la compréhension et l'acceptation de nos différences...

Si une solidarité doit s'établir entre les peuples, que ce soit celle de l'échange et du partage, tant nous avons à donner les uns aux autres, à recevoir et à apprendre AUSSI !!!
Là, commence le début de la "richesse"....

Namaskar !!!

Marielle